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La caverne de Loupzaru

Un blog qui parle de BD, mangas, comics mais aussi romans, films et séries.

Oro, la cité perdue

Oro, la cité perdue

Si je vous parle des cités d'or, vous allez tout de suite penser à la fameuse série d'animation des années 1980 racontant les aventures d'Esteban, Zia et Tao. Mais ce n'est pourtant pas la seule œuvre de fiction qui a pour sujet une telle quête. Pour preuve, Agustin Diaz Yanes a réalisé Oro, la cité perdue en 2017.

Nous sommes en 1537. En plein cœur de l'Amérique du Sud, une expédition de conquistadors recherche une mystérieuse cité d'or que les Indiens appellent Tezutlan. La perspective d'une telle découverte est des plus alléchantes mais elle est aussi source de multiples dangers comme on va le voir maintenant.

Pour commencer, il y a la jungle en elle même. Avec ses fièvres, ses sables mouvants, ses serpents venimeux et ses caïmans qui hantent les rivières, ce n'est pas du tout un endroit hospitalier pour des Européens. Si on ajoute à cela des combats fréquents contre des villages de natifs et une marche arassante d'une durée de plusieurs mois, il y a déjà de quoi perdre courage. Pourtant, ce ne sont pas là les principales épreuves de notre troupe.

En réalité, les pires ennemis des Espagnols sont tout simplement eux mêmes. Dès le départ, on apprend que les rivalités entre les différents royaumes d'Espagne (Castille, Aragon...) sont encore fortes sous le règne de Charles Quint. Par conséquent, en fonction de leurs origines régionales, les soldats ont du mal à s'entendre entre eux en l'absence d'adversaires à affronter.

Mais ce n'est pas tout. Leur vieux capitaine Don Gonzalo (Jose Manuel Cervino) agit comme un vrai tyran. Dès que quelqu'un a le malheur de lui répondre, il le condamne aussitôt à mort avec un garrot. Et comme si cela ne suffisait pas, il cède en plus à tous les caprices de son épouse Dona Ana (Barbara Lennie).

Cette dernière est la seule femme de toute l'expédition. Jeune et ravissante, elle attise évidemment la convoitise de bien des hommes qui la dévorent des yeux. C'est notamment le cas de Gorriamendi (Oscar Jaenada), second de son époux, et de Martin Davila (Raul Arévalo), brillant soldat. Ces deux hommes vont s'affronter pour conquérir sa main pendant une bonne partie du métrage.

Vous l'avez compris, tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait des conflits en pagaille. Et si on ajoute à cela la soif de l'or, ça ne peut qu'exploser. Pendant toute la durée du film, les Espagnols vont s'entretuer pour les diverses raisons évoquées. A tel point qu'ils ne seront plus que deux au moment d'atteindre la cité faite d'or...ou pas.

Oro, la cité perdue est un film d'aventures assez dur. Il vaut mieux ne pas s'attacher aux personnages car ceux ci peuvent mourir à tout instant. Même ceux qui n'appartiennent pas au registre militaire ne sont pas épargnés, à l'image d'un sinistre prêtre venu évangéliser les Indiens et qu'aucun de ses compatriotes ne viendra secourir à cause de ses sermons trop sévères.

Même si on est choqué par ses morts incessantes, ce film se veut malgré tout assez réaliste. Conçu à partir d'un scénario de l'écrivain Arturo Pérez Reverte célèbre pour sa verve très espagnole, il nous montre l'ampleur des difficultés qu'ont traversé les conquistadors au cours de leur age d'or au 16eme siècle. Pourtant, ils ne sont pas présentés comme des héros, pas même Martin Davila. Ce sont juste des hommes brutaux avides du précieux métal jaune.

Note : 6,5/10

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