Le Bossu (1997)

Lorsque l'on parle de romans de cape et d'épée, on a tendance à penser à Alexandre Dumas. Mais on a tort car sans vouloir enlever quoi que ce soit à ce génial écrivain, il n'est pas le seul à avoir produit des chefs d'oeuvres dans le genre. Citons par exemple Paul Féval qui a publié Le Bossu en 1857. Ce livre a connu plusieurs adaptations au cinéma. Nous allons nous intéresser ici à celle de 1997.

L'histoire se passe sous la régence de Philippe d'Orléans (Philippe Noiret). Fils adoptif de deux maitres d'armes, Lagardère (Daniel Auteuil) tente de battre à plusieurs reprises le duc de Nevers (Vincent Perez), un épéiste réputé invincible grace à sa botte secrète. A défaut d'y arriver, il finit par devenir l'ami de ce grand noble à qui tout semble réussir.

Un beau jour, Philippe de Nevers apprend que sa bien aimée Blanche de Caylus (Claire Nebout) lui a fait un bébé. Fou de joie, il s'empresse d'aller lui rendre visite avec Lagardère pour escorte. Mais pendant le voyage, son cousin Philippe de Gonzague (Fabrice Luchini) charge une troupe de spadassins de les éliminer afin d'hériter de sa fortune.

Traqué comme des bêtes, les deux escrimeurs se retrouvent piégés et malgré tout son talent, Nevers finit par rendre l'âme. Lagardère jure de le venger et emporte avec lui son bébé qui est en réalité une fille. Commence alors le début d'une vie de fugitif pour ce jeune homme jusque ici impétieux et insouciant.

Pas moins de 16 ans s'écoulent. Caché dans une troupe de saltimbanques qui se produit à travers toute la France, Lagardère élève la fille de son ami comme si c'était la sienne. Appelée Aurore (Marie Gillain), cette dernière ignore tout de son origine. Mais à son retour à Paris, Lagardère décide de lui rendre ses titres et ses richesses.

Pour se faire, il se déguise en bossu et s'introduit auprès de Gonzague. Devenu son secrétaire particulier grace à son esprit fin et ses sens aiguisés, il manipule alors ses actions sur le Mississippi pour les racheter à bas pris au nom d'Aurore. Mais il faut faire attention car dans le même temps, tous les sbires de son maître le recherchent et la moindre erreur peut s'avérer fatale.

Le Bossu est un véritable récit d'aventures superbement ficelé. Il contient des combats magnifiques, des intrigues bien ficelées et même des phrases cultes. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi ! » Ses personnages sont truculents et il n'a pas peur d'en faire mourir des importants, ce qui augmente le suspense. On tient vraiment un chef d'oeuvre en terme de scénario.

Passons donc à la réalisation. Conçu par Philippe de Broca (décidément il y a plein de Philippe dans cette histoire) avec un budget de 140 MF (21,5 M€), ce film possède dans son casting le fleuron du cinéma français. Fabrice Luchini interprète un individu méprisable et sournois à la perfection, même si il manque peut-être un peu de force. Marie Gillain crève l'écran par son énergie et son charme. Quant à Daniel Auteuil, on a carrément l'impression que son rôle a été écrit pour lui tellement il lui va pour un gant.

Ceci constitue un gros point fort. En revanche, la réalisation manque d'un peu de soin. Parfois, elle se révèle un peu abrupte, passant un peu facilement d'une scène à une autre. Il est dommage de ne pas développer d'avantage certains personnages. De plus, le choix final ne ravira pas tout le monde.

Le Bossu version 1997 n'est pas le film du siècle. Mais il bénéficie d'un récit des plus solides et nous montre tout ce qu'on est venu y voir. Les combats sont beaux et palpitants, les rebondissements nombreux et en prime l'humour présent. Idéal pour découvrir le genre de cape et d'épée.

Note : 7,5/10