Merlin l'enchanteur

Qui ne connaît pas le roi Arthur ? Ce monarque a laissé son emprunte dans la légende de la Grande Bretagne et les récits sur lui abondent. Toutefois, contrairement à ce que l'on pourrait penser, nous n'allons pas nous intéresser à ses exploits avec ses chevaliers de la table ronde mais plutôt à son enfance. Qui était-il avant de sortir excalibur de l'enclume ? Walt Disney nous livre sa propre réponse avec Merlin l'enchanteur sortit en 1963

Au départ, Arthur n'est rien d'autre qu'un orphelin de 12 ans issu d'origine modeste. Surnommé Moustique à cause de sa maigreur, il sert de page de château du coin et rêve de devenir l'écuyer de Kay, une brute qui méprise les faibles. Mais Merlin, un puissant magicien, va décider de le prendre sous son aile et de l'instruire pour lui montrer que le cerveau vaut mieux que les muscles, même au Moyen Age.

La tâche s'annonce ardue. Outre l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, Moustique va vivre de nombreuses aventures avec le vieux sorcier et être notamment transformé en poisson, en écureuil et en moineau. Ces expériences extraordinaires vont lui permettre d'avoir plusieurs visions du monde qui l'entoure.

Le dessin animé se veut très dynamique. Les actions s'enchaînent de manière très fluide sans que l'on s'ennuie un seul instant. Certaines scènes sont très réussies, en particulier celle avec le brochet. Ce poisson très effrayant sème la terreur dans les douves du château. Dommage que le loup rencontré ne soit pas traité de la même manière mais serve surtout au comique.

L'humour est omniprésent, et se veut parfois assez fin tant et si bien qu'un enfant ne peut comprendre tous les gags de Merlin. Capable de voyager dans le temps, cet enchanteur méprise son époque et fait très souvent référence aux machines qu'inventeront les hommes dans les siècles à venir comme la locomotive et l'hélicoptère. Il forme un duo épatant avec Archimède, un hibou parlant et volontiers grincheux avec qui il ne cesse de se disputer.

Comme le titre l'indique, Merlin est le grand héros de l’œuvre. Sans lui, rien ne pourrait arriver. Capable de pratiquement tout faire avec la magie (donner vie aux objets, faire rétrécir les choses...), il ne l'utilise cependant pas toujours pour régler les problèmes et jamais dans de mauvaises intentions. En revanche, ce n'est pas le cas de madame Mime.

Apparue très tard dans le film, cette sorcière démoniaque est des plus dangereuses. Afin de sauver la vie de Moustique, Merlin se lance dans un duel de magie contre elle qui consiste à s'affronter en se transformant en animaux. Au cours de cette scène anthologique, madame Mime opte pour des créatures redoutables et enfreint les règles qu'elle a elle même fixé. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, même un dragon peut finir par se faire battre par un microbe virulent.

Ce combat est une synthèse de tout ce que Merlin a apprit à Moustique. Dans la magie comme dans la vie, l'essentiel n'est pas d'être le plus fort mais le plus intelligent. Tout cela est très bien mais comporte une grosse faiblesse. En effet à la fin du film lorsque Moustique retire l'épée de son rocher, il ne le fait pas grâce à ses neurones mais simplement parce qu'il est l'élu de la prophétie.

Quelque part, ce n'est pas très cohérent. On a du mal à voir la portée du message de Merlin puisque Moustique ne se sert pas de son instruction pour devenir roi, hormis peut être le gain de confiance en soi. C'est un peu comme si toutes ces péripéties étaient là simplement pour passer le temps et présenter les pouvoirs fabuleux de notre enchanteur en attendant le jour fatidique.

L'ambiance se veut assez moyenâgeuse, surtout avec les musiques. Les dialogues sont très bons et les personnages sont particulièrement bien doublés. En revanche, les dessins ne sont pas si extraordinaires que cela pour une œuvre Disney. On est loin du soin chirurgical apporté à Blanche neige par exemple.

Merlin l'enchanteur est un chouette film d'animation. Mais il ne dégage pas beaucoup d'émotion. Il ne possède pas de côté tragique comme Le roi lion par exemple. On se souvient de lui pour la façon originale qu'a Merlin de faire la vaisselle, pas pour les malheurs que traverse un personnage. Il ne marque donc pas les esprits autant qu'un grand classique du studio mais demeure un super divertissement.

Note : 7,5/10