Solo Tome 1 : Les survivants du chaos (1ere partie)

Dans un monde post apocalypse où les animaux ont muté pour obtenir une intelligence similaire à celle des humains, la loi du plus fort règne en maître. Il n'existe qu'un seul rapport entre les individus, celui de prédateur-proie. On tue pour vivre, on meurt pour que d'autres vivent.

C'est dans ce contexte des plus difficiles que nous faisons la connaissance de Solo. Avec son père, ce jeune rat chasse tous les jours pour rapporter de la nourriture à sa famille. Malheureusement, les proies sont plutôt rares et surtout très disputées. Garder un morceau de viande n'est pas facile car de nombreux individus n'hésitent pas à voler leurs prochains sans aucun scrupule. Ainsi, tels les guépards qui tuent souvent des gazelles en réalité pour les lions dans la savane africaine, Solo et son père rentrent souvent bredouilles ou presque même quand ils ont fait mouche.

Cette situation ne peut plus durer. Craignant la famine, Solo accepte d'accéder à la demande de son père et quitte les siens pour que ses petits frères qui grandissent vite aient assez à manger. Commence alors le début d'un voyage en solitaire où l'insécurité règne en permanence et où il peut finir à tout moment dans l'assiette d'un autre.

L'auteur Oscar Martin insiste particulièrement sur ce point. Contrairement à ce que l'on pourrait croire au début, les dinosaures et autres gros monstres ne sont pas les seuls susceptibles de vous dévorer. Les animaux anthropomorphes se montrent volontiers cannibales. On ne croise de toute manière aucun herbivore et comme les ressources sont maigres, surtout en hiver, chaque être est comestible.

Heureusement, Solo sait se défendre. Il possède une épée et un pistolet qu'il manie à la perfection. Capable de tenir tête à un petit groupe sans difficulté, c'est un excellent combattant qui lutte sans aucune fioriture. Il abrège ses duels le plus possible afin de ne prendre aucun risque et que chaque coup soit décisif. Notons qu'il ne tire aucune fierté de ses prouesses. Elles lui sont simplement nécessaires.

Malheureusement, un jour alors qu'il se rend dans une casse dans l'espoir d'échanger un morceau de viande contre un nouveau pistolet, il se voit défié par un chat. Le tuer n'est pas le problème. Mais le ferrailleur ayant assisté à son exploit décide de se servir de lui pour obtenir des privilèges. Il envoie une missive au gouverneur attestant ses talents afin que celui ci le capture et en fasse un gladiateur. Ainsi, Solo se retrouve contraint de rentrer dans l'arène.

C'est ici que se termine cette première partie longue de 48 planches. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle coupe le souffle. Malgré son style cartoonesque, Solo est une bande dessinée très dure qui contient beaucoup de violence. Plusieurs têtes décapitées volent d'une case à l'autre tandis que des corps sont transpercés à l'arme blanche. On est pas du tout dans un divertissement pour les enfants.

Le monde de Solo fait inévitablement penser à celui de Mad Max. Il est impitoyable. A de nombreuses reprises, Solo se pose dans de longs monologues des questions d'ordre assez philosophiques. A quoi rime tout ça ? Quel est le sens de la vie ? Le fait de nous livrer ses pensées à travers de nombreux cartouches permet aux lecteurs de se sentir vite proche de lui. Il faut bien d'ailleurs car c'est l'unique personnage principal, du moins pour l'instant.

Ce premier chapitre s'avère excellent. C'est une magnifique introduction qui met bien en place le cadre spatio temporel de la série. Le rythme est superbement géré. Solo est une série pleine de testostérone qui semble nous réserver un univers très riche. Attention à ne pas devenir vite addict.

Note : 8/10