Real Account Tome 1

Depuis déjà un paquet d'années, les réseaux sociaux virtuels prennent une place de plus en plus importante. Pour les jeunes générations, ils sont carrément indispensables. Certains individus se réfugient à l'intérieur pour fuir le monde réel et s'inventent des vies complètement différentes. Ce phénomène de masse a inspiré un manga, Real Account.

Un nouveau réseau social vient d'apparaitre. Baptisé Real Account et communément appelé REA, il conjugue toutes les fonctions de ses prédecesseurs. La population japonaise en est dingue et ne peut déjà plus s'en passer. C'est le cas entre autre de Ataru Kashiwagi. Ce lycéen vit seul avec sa sœur Yuri depuis la mort de leurs parents. Chaque jour, il passe plusieurs heures sur REA au point d'être quasiment addict. Mais attention à ne pas faire n'importe quoi.

Un beau jour, un phénomène incroyable se produit. Ataru se retrouve comme aspiré dans un gigantesque complexe au milieu de 10 000 personnes. Tous sont des utilisateurs de REA. Marble, l'avatar du réseau social, apparaît alors et leur dit que leurs esprits on été téléporté dans cet endroit et qu'ils vont devoir jouer à des jeux en rapport avec les différentes applications. Si ils perdent, ils meurent. Et mourir ici signifie également trépasser dans le monde réel. Mais ce n'est pas tout. Celui qui décède emporte immédiatement avec lui dans la tombe tous ses followers.

Par on ne sait quelle technologie, l'événement est retransmit en direct à travers le Japon. Cela signifie que tout le monde peut le suivre. Cela tombe bien puisque même le public resté dans le monde réel est concerné et risque de mourir. Mais il existe une solution pour éviter cela. Il suffit tout simplement de se désabonner du compte des participants.

Tel est le principe du premier jeu. Les gens de l'extérieur ont 3 minutes top chrono pour agir ainsi. Mais il faut faire attention car le joueur qui se retrouve avec plus aucun follower est aussitôt éliminé... dans tous les sens du terme. Cette première épreuve est donc très intéressante. Elle sert à montrer qui tient vraiment à qui. Resteriez vous liés sur REA avec votre ami pour lui sauver la vie sachant que vous risquez la votre ?

C'est là que certains se rendent compte qu'avoir 5000 abonnés ne veut strictement rien dire. La popularité virtuelle ne compte absolument pas puisque la plupart des gens qui vous suivent sont des inconnus ou presque. Plusieurs personnes tombent donc par terre la bouche en sang. Pour sa part, Ataru est sauvé par une seule personne, sa petite sœur Yuri restée dans le monde réel qui refuse de l'abandonner. Petite précision, il possédait 1540 followers au départ.

Ce premier jeu fait déjà un grand ménage puisque sur les 10 000 candidats au départ, il ne reste que 4684 survivants. Place à la seconde épreuve qui est tout aussi vicieuse. Cette fois, c'est aux participants de jouer. Chacun va devoir évaluer son niveau de beauté par des sigles. Un rond si on est beau, un triangle si on est moyen et une croix si on est laid. Mais si les juges choisis au hasard parmi les candidats ne se montrent pas d'accord avec notre avis, on saute aussitôt.

C'est une épreuve difficile pour l'amour propre. Une femme qui se prétend belle peut ainsi mourir si elle n'est pas du goût du jury. Mais il faut veiller à ne pas se croire trop moche non plus car si on nous trouve moyen, on succombe immédiatement. Mais comment avoir un jugement parfaitement objectif de soi ? Et quand bien même, comment être sur qu'il sera en phase avec celui des jurés ?

Vous l'avez compris, les jeux sont plus difficiles et croustillants les uns que les autres. Outre les deux premiers qu'on a cité, on a aussi un troisième qui consiste à publier un post. On peut écrire ou montrer ce qu'on veut mais il faut que le public extérieur le trouve assez intéressant pour le partager sur d'autres comptes. Sinon, c'est la mort assurée.

On ressort de ce premier tome bouche bée. Scénarisé par Okusho et dessiné par Shizumu Watanabé, Real Account fait beaucoup penser à la série Squid Game. Sauf qu'il a été paru avant dès 2014 et est beaucoup plus interactif. C'est une véritable satire sur les réseaux virtuels. Leurs applications sont intelligemment tournées en ridicule.

A chaque jeu, on ne peut que se demander ce que l'on ferait à la place des joueurs. Contrairement à ce que le mystérieux Marble laisse penser, il existe de nombreuses solutions pour s'en sortir. Mais encore faut-il garder la tête froide pour les trouver. Ataru forme un duo attachant avec Yuri qui semble d'ailleurs étrangement posséder un sosie parmi les participants nommé Koyori. Enfin, le rythme de la mise en scène est très dynamique. Un premier tome plein de réussites qui aurait sans doute mérité de meilleurs dessins.

Note : 7,5/10