Yakari Tome 7 : Yakari et l'étranger

Jusque ici, Yakari a toujours rencontré des animaux vivant en Amérique du Nord. Mais aujourd'hui, les choses vont changer. En effet, par le plus grand des hasards, un pélican s'écrase dans sa forêt. Par malchance, l'oiseau s'est perdu et s'avère tellement enrhumé qu'il ne peut même plus s'envoler pour retrouver sa route.

Yakari décide de lui venir en aide et le confie au départ aux castors. Mais dès le lendemain, il s'aperçoit que ces derniers ne le veulent plus chez eux. Et pour cause, ils viennent tous de passer une nuit blanche à cause de ses éternuements sans arrêt. Notre petit papoose reprend donc la main contraint et forcé.

Malheureusement, en dépit de tous ses efforts, le pélican ne guérit pas. Et au fil des jours, celui que l'on appelle l'Etranger commence à agacer de plus en plus. Au début, les animaux veulent bien l'aider mais il finit par épuiser tout le monde. Non seulement il est malade mais en plus il a terriblement faim et n'est jamais rassasié. Demandez donc aux loutres qui s'épuisent à le nourrir pour rien, risquant d'épuiser la rivière de poissons.

A terme, cela finit par créer de vrais problèmes. Les animaux convoquent Yakari et lui demandent de chasser le pélican. Mais le petit sioux tient bon et, quitte à se facher avec tous ses amis, refuse d'abandonner quelqu'un qui est dans le besoin, même si il ne le connaît pas. Ce comportement est admirable. A travers cet album, Derib et Job dressent une bonne leçon de vie aux enfants en leur montrant qu'il ne faut pas avoir peur d'aller contre les effets de groupe quand c'est pour la bonne cause.

Ce passage est d'autant plus touchant que le pélican lui même est très gêné de causer tant de soucis et suggère de l'abandonner à son triste sort. Mais Yakari tient bon et, avec l'aide d'un ours rencontré dans le tome 5, parvient à pêcher enfin assez de poissons pour appaiser son estomac. Le résultat ne se fait plus attendre très longtemps. Après une bonne nuit de sommeil, l'Etranger apparaît enfin rétablit.

Ce n'est qu'à ce moment qu'on prend conscience que c'est un oiseau majestueux. En pleine forme, il est capable d'attraper tout un banc de poissons en une seule prise et peut également voler à grande vitesse. Pour remercier ceux qui l'ont aidé, il décide offrir un baptême de l'air à chaque jeune castor en les emportant l'un après l'autre dans son gigantesque bec. Inutile de dire que cela va faire le bonheur de Tilleul.

Fasciné et inspiré par un tel animal, Double Dent change radicalement d'avis à son sujet et se met à sculpter un paquet de statues à son effigie dans des troncs d'arbres afin de lui rendre hommage. En une poignée de pages, la situation du pélican a complètement changé. Du pesté, il est devenu l'idole du coin.

Mais il est temps pour lui de partir. Maintenant qu'il va mieux, il lui faut regagner sa horde. Celle ci vient d'ailleurs le chercher. C'est donc avec un pincement au cœur que tout le monde le regarde s'envoler pour la dernière fois, chacun regrettant les mauvaises paroles prononcées à son égard.

Bien qu'il possède un scénario simple et peu d'actions, cet épisode se révèle très réussit. Il nous permet d'en apprendre beaucoup sur les pélicans, animal généralement délaissé dans les autres fictions et même dans les documentaires. De plus, c'est l'occasion de revoir beaucoup de personnages déjà croisés dans les tomes précédents. Seul Grand Aigle manque à l'appel mais c'est normal. Il ne pouvait pas y avoir deux princes des cieux aujourd'hui.

Note : 7/10