Le Chaperon rouge

Le conte du petit chaperon rouge est l'un des plus célèbres de toute l'Europe. Attribué à Charles Perrault, il a pourtant vu le jour au Moyen Age sous forme de tradition orale. Les générations ont passé mais, jusqu'à aujourd'hui, on n'a cessé de raconter cette histoire qui se veut moralisatrice aux enfants. Bien sur, différentes versions sont apparues au fil du temps, sauvant ou non la fillette qui s'est écartée du droit chemin pour répondre à l'appel du loup. Malgré tout, hormis La Compagnie des Loups, il n'existait aucun hommage du cinéma dédié à cette œuvre.

Et bien, c'est désormais chose faite ! Catherine Hardwicke, la réalisatrice de Twilight s'est engagé à réparer cette anomalie en tournant en 2011 Le Chaperon Rouge. Comme vous l'avez déjà surement noté, on a enlevé le mot petit au titre car l'héroïne n'est plus une fillette mais une jeune femme d'environ vingt ans. Quand au méchant, ce n'est plus un simple loup mais un loup garou qui sème la terreur dans un village isolé aux abords d'une sombre forêt.

On pourrait penser que le film tourne alors à l'horreur. Ce n'est pas vraiment le cas mais Le Chaperon Rouge est marqué par une atmosphère fort lugubre qui donne un aspect sombre au conte. Les fans de Twilight remarqueront des points communs entre les deux œuvres mais nous ne jouerons pas le jeu des comparaisons ici, tellement cette histoire millénaire mérite d'avoir sa complète indépendance.

Le film ne reprend pas vraiment l'histoire du conte. Il se veut résolument plus moderne. Le chaperon rouge, symbole de pureté interprété par Amanda Seyfried, est promise en mariage au jeune forgeron Henri alors qu'elle aime une autre garçon du nom de Peter (Shilloh Fernandez). Au moment où elle projette de s'enfuir du village avec son amoureux, le loup garou recommence ses crimes après s'être contenté de manger du bétail pendant dix ans.

Aussitôt, c'est la panique au village. Un prêtre exorciste aux allures de chevalier (Gary Oldman) est dépêché pour tuer la bête. Il apprend aux villageois repliés sur eux même en cette époque médiévale que le loup est déjà dans la bergerie depuis fort longtemps. Il s'agit de l'un d'entre eux. A partir de là, tout le monde est suspecté. Il se peut que ce soit notre voisin, notre ami et même notre femme. Un climat de tension s'installe et on se demande pendant longtemps qui est le véritable meurtrier.

Peu après l'arrivée du prêtre, le loup garou fait son apparition. Il s'agit d'un loup noir géant bien conçu et très fort. Chose surprenante, il va parler à Valérie, l'héroïne et la seule capable de le comprendre, pour lui demander de venir avec lui et de quitter le village. La jeune fille refusera mais sera finalement utilisée comme appât par le prêtre aux méthodes peu orthodoxes pour chasser les créatures du mal. Quoi qu'il en soit, le mystère s'épaissit. Quel est le lien qui unit le chaperon rouge au monstre de la forêt ?

Le film revisite le mythe du loup garou. Ici, la lune voit son importance augmenter. En effet, tous les treize ans, elle connaît un cycle d'une semaine environ appelé la lune rouge. Au cours de cette période, le loup garou est plus fort que jamais. Il peut d'une simple morsure transformer un humain comme lui, ce qui lui est impossible en tant normal dans cette fiction. Et, comme d'habitude, il craint l'argent.

Entre secrets de familles, suspicions et mystères, Le Chaperon Rouge se laisse regarder pendant 1h40 sans problème. Et, si l'histoire est différente du conte initial, tous les personnages sont bel et bien présents. La mère grand sera comme souvent un allié de poids pour sa petite fille. Les références aux différentes versions, y compris les plus anciennes, sont nombreuses pour le plus grand bonheur des amateurs. On verra même un clin d'œil au conte Le loup et les sept biquets.

Le Chaperon Rouge est un excellent film tourné avec beaucoup de professionnalisme qui n'est pas sans rappeler l'univers de Tim Burton. Il a également le mérite de s'attaquer à l'un des plus célèbres contes de tout les temps.

Note : 8,5/10