Vae Victis Tome 6 : Bodicae, la guerrière folle

Une fois arrivée en Bretagne (Angleterre), Ambre tente de prévenir les habitants de l'invasion prochaine des Romains. Mais comme en Gaule auparavant, personne ne l'écoute. Moquée par les uns et les autres, la jeune femme ne désespère pas et décide de porter son message tant bien que mal à travers tout le pays.

Pour se faire, elle accompagne un petit groupe de trois bateleurs appelés York, Petit Homme et Beau Visage. Ces individus au looks étranges sont des guerriers itinérants qui voyagent et gagnent leur vie en se battant contre les hommes les plus forts de chaque village, offrant ainsi un spectacle à tous. A leur contact, Ambre va apprendre à se battre comme eux et devenir une sorte de gladiatrice indépendante.

Pendant ce temps, ça bouge en Gaule. Doté d'une petite armée, Celtill s'aprête maintenant à reconquérir Gergovie. Mais la tâche semble plus difficile qu'il n'y paraît. En effet, son oncle l'usurpateur Gobanicio a très bien su fortifier la cité en son absence, de sorte qu'il est pratiquement impossible de la prendre par une attaque de front habituelle.

L'entreprise est difficile pour notre jeune Arverne qui ne peut en plus plus bénéficier des conseils de son fidèle Critovax. Mais heureusement, ses combats avec César lui ont permis d'emmagasiner de l'expérience. S'inspirant du grand général romain, il parvient à garder son sang froid face aux provocations et ordonne la construction de toute une artillerie de siège comme des tours en bois mobiles. La hardiesse du brave Cloduar fait le reste.

Cette bataille fait beaucoup penser à celle qui aura lieu à Alésia plus tard. A tel point qu'elle peut servir de répétition à Celtill, au détail près que le jeune prince sera cette fois ci dans le rôle de l'assiégé. A présent sur son trône, il peut envisager l'avenir avec sérénité. Du moins jusqu'à une intervention de César...

Dans le même temps, nous retrouvons Didius avec Milon. Le borgne a finalement décidé de laisser la vie au médecin étrusque car il sait que c'est un proche de César. Et pour s'atirer les grâces de ce dernier, il lui confie un message. Mais l'imperator n'a que faire des exigences de l'intendant de Crassus qui s'est déguisé en barbare. Il charge d'ailleurs Milon de le tuer à la première occasion.

Cet album ouvre un nouvel arc de l'oeuvre. Celtill atteint son but. De nouveaux personnages importants apparaissent. Après avoir eu un comportement désagréable pendant deux tomes, Ambre redevient celle que l'on aime comme si elle était libérée du poids de son bébé. Il est étrange cependant qu'elle ne fasse jamais allusion à sa fille, ne serait-ce que dans une bulle.

Mais ce n'est pas tout. On découvre aussi les origines de notre fameuse rousse fatale. Appelée Bodicae sur ses terres natales, on apprend qu'elle est en réalité la fille d'un ancien chef icénien (peuple ancêtre des Pictes Ecossais). Destitué et tué il y a une dizaine d'années par son demi frère, son père est cependant parvenu à la sauver lorsqu'elle était enfant. Cela signifie que Ambre peut sans doute revendiquer un trône quelque part. Voilà qui risque d'avoir son importance le moment venu.

Une fois de plus, c'est un régal de lire Vae Victis. Cette série est toujours aussi bien scénarisée qu'agréable à regarder en terme de dessin. Les tomes sont d'un niveau de régularité incroyable. Il n'y en a pour l'instant encore aucun qui soit d'un niveau en dessous. Saluons encore les auteurs Simon Rocca et Jean Yves Mitton pour leur édifiant travail.

Note : 8/10