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La caverne de Loupzaru

Un blog qui parle de BD, mangas, comics mais aussi romans, films et séries.

La nuit des morts vivants (1968)

La nuit des morts vivants (1968)

Sous l'impulsion de Walking Dead, les morts vivants sont revenus un peu au goût du jour ces dernières années. Mais contrairement à ce que certains peuvent croire, la série est loin d'être aussi novatrice et originale que ça. En réalité, elle tire ses inspirations d'un film de série b réalisé par Georges Romero en 1968 intitulé La nuit des morts vivants. Il est temps d'examiner son modèle.

Barbara (Judith O'Dea) et son frère Johnny (Russell Streiner) effectuent chaque année une longue route pour se recueuillir sur la tombe de leur père. Mais une fois arrivés au cimetière situé en pleine campagne, ils croisent le chemin d'un homme à la démarche étrange. Sans prévenir, celui ci les attaque.

Grace au sacrifice de son frère, Barbara parvient à s'enfuir et se réfugie dans une villa isolée qui semble déserte. Choquée et incapable de se défendre, elle est heureusement vite rejointe par Ben (Duane Jones). Ce dernier entreprend de fortifier la demeure en baricadant portes et fenêtres avec toutes les planches qu'il trouve. Mais ses mesures seront elles suffisantes pour empêcher une horde de zombies d'entrer dans la maison ?

La nuit des morts vivants est un huis clot. L'essentiel de l'action se situe dans la villa. Encerclée par des morts vivants qui deviennent de plus en plus nombreux au fil des heures, elle offre une protection appréciable mais rien ne garantit que cela durera longtemps. A noter que les lignes téléphoniques sont coupées. Et de toute façon, on ne peut guère espérer compter sur l'aide des forces de l'ordre puisque des drames similaires ont lieu de partout aux Etats Unis.

En effet, tous les morts du territoire qui n'ont pas encore été enterrés se réveillent à la recherche de chair humaine. Ce phénomène serait dû à de mystérieuses radiations émises par un satellite en lien avec Vénus. C'est sympa d'avoir pour une fois une explication dans ce genre de films, surtout que la cause est peut-être d'origine humaine. Le réalisateur veut peut-être par là critiquer la course à la conquête spatiale en pleine expansion à l'époque (l'homme marchera sur la lune un an plus tard).

Plus appréciable encore, on assiste à travers la télévision aux progrès des forces militaires et des scientifiques. Ainsi au fil des heures, on apprend que ces zombies sont invulnérables aux balles et que pour les tuer, il faut les frapper au cerveau. On découvre aussi que n'importe qui rejoint leurs rangs quelques minutes seulement après sa mort. Ainsi, près de 40 ans avant Robert Kirkman, Georges Romero invente tous les codes du mort vivant moderne.

Mais revenons à notre maison. Contre toute attente, celle ci est finalement occupée par d'autres réfugiés menés par Harry Cooper (Karl Hardman). Ce dernier est tout l'opposé de Ben. Egoïste, peureux et lâche, il ne pense qu'à se terrer dans la cave avec sa famille. A noter que sa petite fille Karen (Kyra Schon) a été mordu et est donc un zombie en devenir même si ici personne ne le sait.

Les deux hommes vont s'affronter à plusieurs reprises pour décider de la marche à suivre. Il est intéressant de remarquer que Ben le gentil est noir alors que Harry le méchant est blanc. Cela passerait surement mieux inaperçu aujourd'hui mais à l'époque, les Etats Unis sortaient à peine de la ségrégation raciale. Encore un message politique de Georges Romero ?

Tourné en noir et blanc, le film peut parraître aujourd'hui un peu lent et vieillot, surtout la première partie. C'est malheureusement le destin de presque tous les chefs d'oeuvres du passé. Ici, ses zombies sont curieusement très propres et pas décrépis par le temps. Ils ressemblent vraiment aux humains. Seules leur absence de parole et leur démarche trahit leur appartenance. On est loin des maquillages grandioses de Walking Dead.

Cela ne les empêche pas d'être une réelle menace pour l'humanité. Si la plupart de leurs attaques ne s'avèrent pas spectaculaires, le réalisateur nous gratifie malgré tout d'une excellente scène gore de cannibalisme qui serait restée gravée dans les annales du cinéma si elle avait été présenté en couleur.

En créant La nuit des morts vivants, Georges Romero se classe parmi les maîtres de l'horreur. Pionnier du genre, son film bénéficie en plus d'une excellente musique et d'une performance grandiose de la part de Duane Jones. Réalisé pour une bouchée de pain, il est encore 50 ans après une référence. Belle réussite.

Note : 8/10

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