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12 Avril 2020
L'univers de Batman est riche et il est quasiment impossible d'y placer tous les éléments dans un même récit. Pourtant, c'est le pari un peu fou que se sont lancés Jeph Loeb (scénariste) et Jim Lee (dessinateur) en 2002 pour créer l'album Silence. L'histoire commence alors que le justicier masqué s'en va secourir un enfant kidnappé par Killer Croc dans le but d'obtenir une rançon. Jusque ici, c'est du classique me direz vous. Mais très vite, les personnages vont s'enchaîner à une allure folle.
Manipulée par Poison Ivy, Catwoman vole la rançon. En essayant de l'arrêter, Batman se fait prendre en traître par un mystérieux inconnu et échappe de peu à la mort suite à une terrible chute. Sauvé de justesse par Huntress, il est ensuite opéré par un médecin nommé Thomas Elliot.
Considéré comme le meilleur chirurgien du monde, cet homme n'est autre qu'un ami d'enfance de Bruce Wayne. Il est d'ailleurs venu spécialement de Philadelphie pour le soigner, ce qui explique pourquoi on ne l'a jamais croisé auparavant à Gotham. Cela n'empêche pas que les deux personnages sont très proches comme le montre de nombreux flash backs sur eux lorsqu'ils étaient encore des enfants.
Une fois rétablit, Batman se rend à Métropolis pour capturer Poison Ivy. Le problème, c'est que cette dernière vient de prendre le contrôle de Superman grâce à ses pouvoirs. Les deux super héros doivent donc s'affronter jusqu'à ce que leur amitié permette à l'homme d'acier de retrouver ses esprits. La sulfureuse maîtresse des plantes est mise sur les verrous peu après.
Rien que ça déjà, ça en jette ! Mais nous n'en sommes qu'à la moitié du tome. Quelque temps plus tard, Harley Quinn braque un opéra en pleine représentation. Batman intervient mais découvre peu après le corps sans vie de Thomas Eliott tué par le Joker. Cette fois c'en est trop. Le chevalier noir est prit d'une telle colère qu'il se rue sur son pire ennemi. Il est tout proche de rompre à ses principes et de le tuer définitivement mais heureusement, Jim Gordon intervient juste à temps et l'empêche in extremis de devenir un meurtrier. Décidément, ce bon vieux policier est bel et bien la conscience de notre justicier masqué.
Ce moment est source d'une grande émotion, surtout que Gordon a encore plus souffert que Batman à cause du Joker. Mais ce n'est toujours pas l'apothéose. Rapidement, on découvre que tous ces méchants agissent en réalité pour le compte d'un criminel qui connaît très bien le chevalier noir. Mais qui peut donc être cet inconnu ? Pour le savoir, l'homme chauve souris va même jusqu'à croiser le fer avec Ra's al Ghul, adversaire contre qui il est toujours périlleux de s'y frotter.
Les personnages ne cessent de pleuvoir. Nightwing et Robin (Tim Drake) viennent apporter leur pierre à l'édifice. On assiste également au retour d'Harvey Dent. Guérit de sa difformité grâce à la chirurgie esthétique, il semble être redevenu le procureur intègre d'autrefois. On croise également la route d'Harold Allnut (le bossu mécanicien de Batman), de l'Epouvantail, du Sphinx, de Gueule d'argile... Cela n'en finit jamais.
Le complot prend une épaisseur insoupçonnée et l'identité du mystérieux criminel qui se fait appeler Silence est surprenante. Plus torturé mentalement que jamais, Batman se remémore plein de mauvais souvenirs à cause de lui, notamment la mort de Jason Todd, le second Robin. Les rebondissements sont des plus nombreux. Seule la fin s'achève un peu vite avec un motif un peu léger. Cela n'en reste pas moins une belle enquête de bout en bout.
J'ai volontairement omis d'évoquer quelque chose d'autre de très important pour mieux en parler maintenant. Au cours de cette aventure, Batman et Catwoman s'échangent leurs premiers baisers. Tombé amoureux, le chevalier noir se demande pendant tout le tome si il peut faire confiance à cette voleuse repentie. Et finalement, il joue le tout pour le tout et lui dévoile sa vraie identité en tant que Bruce Wayne.
Rien que pour ça, ce récit mérite d'être classé parmi les historiques de DC. Pendant tout l'album, Catwoman joue un rôle de parfaite collaboratrice pour Batman et se bat autant voire plus que lui. C'est ainsi qu'on la voit se frotter tour à tour à Poison Ivy, Harley Quinn, Lady Shiva... Son dialogue avec Talia al Ghul est également savoureux. Le cœur du chevalier noir n'a peut être pas tout à fait fini d'hésiter entre ces deux femmes pour le moins spéciales.
Silence est une œuvre magistrale de Batman. Véritable porte d'entrée pour les néophytes, elle sert également de petite encyclopédie et ravira les fans chevronnés par ses flashs backs et références à d'autres histoires. Certes, il y a un peu trop de personnages et cela finit par tourner à l'orgie. Néanmoins, on ne peut que féliciter les auteurs pour leur travail qui donne vraiment envie de lire d'avantage de Batman.
Note : 9/10