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La caverne de Loupzaru

Un blog qui parle de BD, mangas, comics mais aussi romans, films et séries.

Black Water

Black Water

« Trois petits singes sont assis dans un arbre et taquinent monsieur crocodile : essayez de m'attraper. Dit alors monsieur crocodile : miam, miam ». Cette maxime résume à elle seule le film en entier ou presque. Tourné en 2007, Black Water est une œuvre traitant des attaques des crocodiles et autres alligators. Et, si elle n'est pas la seule du genre à être sortit la septième année du troisième millénaire, force est de constater qu'elle est l'une des meilleures de ce style d'animaux tueurs depuis bien longtemps.

Il paraît que l'histoire est inspirée d'un fait réel. Cela est possible car le scénario est crédible. Une jeune femme nommée Grace emmène son petit ami (peut être mari) Adam et sa jeune sœur Lee en vacance en Australie. Le trio s'entend à merveille et décide très vite de réaliser une excursion en bateau le long d'un fleuve en territoires sauvages. Manque de pot, ils vont tomber sur le maître des lieux, un crocodile tueur qui a bien l'intention de faire d'eux ses prochaines proies. Leur bateau ayant chaviré, nos trois touristes sont contraints à trouver refuge dans un arbre. Malheureusement, ils n'ont aucune possibilité de fuite alors que, dans l'eau, se cache le reptile en les attendant de pied ferme.

Réalisé par deux réalisateurs (c'est plus prudent lorsqu'on tourne avec des animaux tueurs), Black Water n'est pas un simple film de crocodile comme les autres. Le genre possède déjà de nombreuses œuvres de plus ou moins bonne qualité (L'incroyable alligator, Blood Surf, Lake Placid...) mais n'a pas encore son film phare. Celui a qui on fait sans cesse référence et qui devient culte. Gore Zone dira que Black Water est au crocodile ce que Les Dents de la Mer sont au requin. Sans aller jusque là, il apparaît clairement comme un beau modèle du style.

Pour commencer, nous n'avons pas à faire à un crocodile préhistorique (Dinocroc), marin (Blood Surf) ou irradié par des déchets radioactifs (L'Incroyable Alligator). Ici, nous sommes en présence d'un membre de la famille des plus grands lézards certes, mais qui reste normal. Et cela suffit amplement pour se hisser au sommet de la chaine alimentaire et effrayer quelques pauvres touristes qui ont eu le malheur de s'égarer là où il ne fallait pas.

Contrairement à d'autres films du même genre, les réalisateurs ont décidé de priver dès le début les visiteurs de leur guide, première victime du terrible lézard. Voilà un choix judicieux car les touristes sont alors complètement livrés à eux mêmes. Coincés sur un arbre sans échappatoire ni arme, ils ne savent pas vraiment quoi faire. Le spectateur peut donc facilement se mettre à leur place et se demander quelle solution il choisirait. Remonter sur le bateau au risque de chavirer une nouvelle fois ? Nager sur 50 à 100 mètres pour atteindre la rive ? Ou bien encore compter sur la chance en attendant qu'un navire passe par là ? Quelle que soit l'option choisie, aucune ne garantit la survie des individus. Et c'est bien ça le problème.

Le crocodile est magnifiquement bien géré. Il n'apparait que très rarement et pourtant, sa présence ne quitte jamais le film. On se demande toujours si il se cache sous l'eau au pied de l'arbre ou si il est partit plus loin digérer sa première proie. Cette situation d'angoisse permanente rend la situation pesante. Et, parfois, il ne vient pas lorsqu'on l'attend. A d'autres moments, ses attaques sont furtives, rapides et impitoyables. Très fidèle au dicton qui dit : on croit que c'est un tronc d'arbre et, lorsqu'on se rend compte du danger, il est déjà trop tard.

Cet alligator va jouer avec les nerfs de ses victimes pendant deux jours et une nuit, faisant preuve d'une remarquable intelligence pour un saurien. Il ne doit pourtant pas croiser beaucoup d'humains dans le coin. Et surtout, c'est un vrai tueur. Il veut toutes ses proies et les entrepose même quelque part sur un minuscule ilot qui lui sert de garde manger personnel. Le côté dramatique est bien présent. Même si ces trois jeunes gens sont forts dans leurs têtes, ils finiront par craquer. Surtout lorsque Adam sera mangé par le monstre sous les yeux de sa compagne (même si il fait nuit). On vous laisse imaginer le choc psychologique.

Le casting et le doublage sont tout à fait honnêtes même si on se limite surtout à trois personnages principaux. Quand au crocodile, il est plus que convainquant. Normal puisqu'il s'agit d'un vrai et pas d'une maquette ou d'image de synthèse. Mais, qu'on se rassure tout de suite. Il n'a pas été dressé mais filmé avant, dans une ferme probablement. Pour l'anecdote, il paraît que l'un de ces reptiles a même attaqué une caméra pendant le tournage.

La tension est continuellement présente dans le film et on ne s'ennuie pas même si tout peut paraître assez répétitif. Lors d'une scène, les héroïnes se retrouvent dans l'eau nez à nez avec le saurien à un mètre d'elles. Une belle séquence ou on ne sait pas quoi faire. Fuir ou rester immobile ? Quoi qu'il en soit, il n'y a pas vraiment de moyen de le combattre. L'alligator semble narguer ses victimes et on se demande même si l'une d'elle va sans sortir.

Tourné sur un décor quasiment unique et avec peu de moyens, Black Water se révèle finalement comme une bonne surprise de l'année et un divertissement tout à fait agréable. Conçu à la manière d'un huis clos un peu comme Open Water puis Terreur dans la savane, il se montre très efficace et nous fait passer l'envie de faire du bateau dans une région hostile sans prévenir personne. Si nous ne sommes pas encore en présence du film de crocodile ultime, on en est pas loin. Il ne reste plus qu'à continuer dans cette voie.

Note : 8/10

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