1922

De prime abord, Wilfred James (Thomas Jane) a tout pour être heureux. Sa plantation de maïs se porte bien ainsi que son fils unique agé de 15 ans nommé Henry (Dylan Schmid). Malheureusement, son épouse Arlette (Molly Parker) en a assez de vivre à la ferme. Elle aimerait bien déménager en ville.

On pourrait croire qu'à cette époque, le mari possède encore tous les droits. Mais le hic, c'est qu'Arlette possède la majeure partie des parcelles de terre qu'elle a hérité de son propre père. Par conséquent, elle est en position de force du côté de la loi, menace de tout vendre et de partir avec en prime son fils dans ses bagages.

Wilfred ne le supporte pas. Voyant que tout arrangement à l'amiable semble impossible, il décide d'assassiner sa femme. Amoureux de la fille du voisin Shannon (Kaitlyn Bernard) qu'il refuse de quitter, Henry accepte de devenir son complice. Pour eux sonne alors le début de la fin.

Au départ pourtant, tout se passe bien. Officiellement, Arlette est portée disparue après s'être enfuie en pleine nuit avec quelques affaires et la police du coin n'inquiète guère Wilfred. Mais au cours de l'été, Henry met enceinte Shannon. En apprenant la nouvelle, son père décide de l'enfermer en pension. Mais peut-on vraiment faire grand chose contre l'amour fou de deux adolescents ?

Constatant que Wilfred ne lève pas le petit doigt pour l'aider, Henry quitte un jour la ferme et embrasse une carrière criminelle. Ce n'est pas du tout un mauvais garçon, il désire simplement obtenir rapidement assez d'argent pour retrouver sa dulcinée et vivre avec elle. Mais un vol en appelle un autre et ainsi de suite.

Un jour, un larcin se passe mal et Shannon succombe d'une balle. Désespéré, en cavale loin de chez lui et sans personne pour le soutenir, Henry se suicide alors dans la foulée. Wilfred perd donc ce qu'il avait de plus cher au monde, son héritier.

Et ce n'est pas fini. Depuis la mort de sa femme, des rats prospèrent de plus en plus chez lui au point d'investir toute sa maison. Agressifs, ils semblent obéir à une force mystérieuse. Le fantôme d'Arlette hante t-il les lieux ou bien est-ce une hallucination de son mari ? Difficile de connaître avec certitude la réponse à la lecture de ce long métrage.

En revanche, ce qui est certain, c'est que la déchéance de Wilfred est bien réelle. A cause d'une morsure de rat, sa main se retrouve infectée. Devenu incapable de travailler et couvert de dettes, il ne parvient même plus à effectuer les travaux d'entretien de sa maison. A tel point qu'en moins d'un an, sa belle ferme est sur le point de tomber en ruine.

En cette seule année 1922, Wilfred a donc perdu tout ce dont il avait passé sa vie à batir. Indéniablement, il est coupable et mérite son chatiment. Pourtant, ce n'est pas un mauvais homme, juste un peu rude peut-être. Mais comme il l'écrit dans ses conffessions plus tard, il existe dans chaque personne un monstre qu'il a eut le malheur d'écouter à un moment donné.

C'est là le message de cette œuvre. Et cela n'a rien d'étonnant quand on sait que l'auteur de la nouvelle dont est adaptée ce film n'est autre que Stephen King. En effet, cet auteur apprécie tout particulièrement de montrer la noirceur qui se cache dans chaque individu. Tous ses personnages sont des monsieur tout le monde et tous ont le choix d'écouter la voix du bien ou du mal dans leurs actions.

L'adaptation date de 2017 et est signée Zak Hilditch. Ce n'est pas une réussite. Elle dure 1h42 , ce qui est beaucoup trop long car il ne se passe pas grand chose. Le rythme s'avère lent du début à la fin. De plus, le scénario en lui même n'a rien d'incroyable. Des milliers de faits divers semblables ont du se produire de par le monde. La bonne performance des acteurs ne fait pas tout. 1922 est une déception.

Note : 4,5/10