Suicide Island Tome 6

Parce qu'on a refusé de lui rendre Nao, Sawada a décidé d'enlever une autre fille à la place. La tension entre les deux groupes de survivants monte de plus en plus. Certains préconisent la violence mais Ryo préfère la médiation. Accompagné de Sei et Sugi, il se rend sur les terres du cannibale afin de tenter de négocier avec lui.

L'acte est certes courageux mais aussi imprudent. Véritable mégalomane, Sawada entend devenir ni plus ni moins que le roi de l'ile et ne tolère pas ceux qui s'opposent au système qu'il a mit en place. Devant le refus de Ryo, il décide donc de saisir cette occasion pour le tuer.

Perdre Ryo serait fatal au groupe. Heureusement, Sei réagit à temps. Guidé par son instinct de chasseur, il se cache aux abords de la forêt et tient en joug les sbires du cannibale avec son arc. Menacé de mort, ces derniers reculent malgré les ordres de leur chef. Ryo respire et peut partir tranquille avec les siens. Mais à partir de maintenant, on sait que la guerre sera inévitable entre les deux groupes, que Nao soit rendue ou non.

Comme si cela ne suffisait pas, une autre menace cette fois ci intérieure plane sur le clan. En effet, Sugi révèle qu'un cadavre retrouvé ne s'est pas suicidé mais a été tué. Il y a donc un meurtrier au sein même du groupe ! Sei découvre vite qu'il s'agit de son ami Kai. Mais pourquoi agit-il ainsi et tient-il si peu compte de la vie humaine ?

Deux types d'ennemis d'un coup, cela fait beaucoup. En plus, le temps se raffraichit de plus en plus. L'hiver qui arrive risque d'apporter tout un lot de nouvelles difficultés pour survivre. Sei lui même traverse une petite crise de doute. Bien qu'il se soit comporté comme un vrai héros face à Sawada, il a découvert au cours de cette aventure qu'il est bien plus difficile de tirer sur un homme que sur un animal. A t-il les épaules assez solides pour assumer le fait de devoir tuer quelqu'un s'il le faut ?

Pour faire le point avec sa conscience, le jeune homme part se ressourcer dans la montagne comme il en a l'habitude. Il est rejoint par plusieurs amis, dont la mystérieuse jeune fille blonde qui l'attire depuis le début de la série. Le moment est enfin venu d'en apprendre plus sur elle et de découvrir son passé.

Mi Russe mi Japonaise, cette métisse a été progressivement abandonné par ses parents et placé dans une famille d'accueil pendant son enfance. Elle a alors été abusé pendant des années par beau père. Voilà ce qui explique ses tentatives de suicide mais pas seulement. Etre considéré comme un jouet sexuel l'a rendu très froide et peu émotive. Son corps ne supporte pas les élans passionnés d'un amoureux même si sa tête en a envie. On comprend donc mieux son tempérament glacial.

Entendre cette histoire est pour Sei un vrai supplice. Contrairement à plusieurs de ses amis, il n'a pas été frappé par de grandes tragédies de la vie, ce qui le fait se rendre compte à quel point il a été bête de vouloir mourir. Mais à présent, il est bien déterminé à redonner sourire et chaleur à cette fille dont il s'est beaucoup rapproché. Et pour cela, il lui offre un nouveau nom : Live qui comme Sei et Ikiru signifie la vie dans une langue différente. Difficile de faire plus parlant et poétique pour prendre à contre pied l'ile du suicide.

Ce 6eme tome se place dans la lignée du précédent. La scène d'affrontement chez Sawada est très réussie. En plus d'être rempli de suspense et d'avoir une tension palpable, elle apporte à Sei beaucoup de classe. De plus, elle permet d'avoir un aperçu de la vie de ce camp qui ne pratique pas la chasse et la pêche mais l'élevage. C'est toujours intéressant de comparer deux modèles, surtout qu'il y a aussi évidemment l'égalité d'un côté et l'esclavage de l'autre.

On ressent également beaucoup d'émotions lorsque Live raconte enfin son histoire. L'attente fut longue car c'est le premier personnage avec qui Sei s'est lié mais cela en valait la peine. Quand à Kai, son mystère s'épaissit de plus en plus. Il ne reste quasiment plus que lui sur qui on veut des révélations. Concernant le talent de conteur de Kouji Mori, elles vaudront leur pesant d'or.

Note : 8/10