Saw 3

Contrairement à ce que l'on pouvait penser, John Kramer n'est pas encore mort. Pour ses derniers instants, le tueur au puzzle a décidé de se cacher dans un autre entrepot et de composer un nouveau piège. Mais pour avoir une chance de rester en vie jusqu'au déroulement de cet ultime jeu, il a besoin d'une aide médicale.

Evidemment, il est hors de question pour lui de se rendre à l'hôpital. Mais comme d'habitude, il a tout prévu à l'avance. Sur sa demande, Amanda lui ramène Lynn Denlon (Bahar Soomekh). Cette chirurgienne des plus douées à intérêt à le maintenir en vie par tous les moyens le temps de sa mission. Car si il décède, le collier qu'elle porte à son cou et relié aux battements de son cœur explosera immédiatement.

C'est donc contre mauvaise fortune bon cœur que Lynn s'exécute. Mais ce qu'elle ignore, c'est que le sujet de ce nouveau jeu n'est autre que son mari Jeff (Angus Macfadyen). Depuis la mort de leur petit garçon écrasé par une voiture, le couple se déchire et est sur le point de divorcer. Evidemment, le tueur au puzzle veut leur donner une leçon à sa manière sur « ces mariés qui ne se regardent plus ».

Toutefois, résoudre un problème de cœur n'est pas sa seule idée. Depuis l'accident, Jeff voue une haine intense au chauffeur qui a tué son enfant et rêve de l'exterminer alors que la justice l'a relaché au bout de six mois de prison seulement. Et John compte justement tester jusqu'où va ses envies de vengeance.

Pour se faire, il lui offre à travers différentes épreuves la vie des personnes qui sont mêlées à cette affaire. Ainsi, Jeff va croiser la route d'une femme qui a refusé de témoigner, le juge du tribunal mais aussi bien entendu l'assassin de son fils. Va t-il garder sa rage en lui en les voyant tous souffrir ?

Cette idée est plutôt intéressante et parlante. En général même si on déteste très fort quelqu'un, on ne lui souhaite pas vraiment du mal au fond de soi et on lui pardonne lorsque on le voit souffrir. Cette empathie est l'une des caractéristiques propres à l'humanité. Mais qui dit pardon pour Jeff dit aussi sacrifice.

Ce n'est pas tout. En parallèle, nous développons par séquence la relation qu'entretient Amanda avec John. Profondément attachée à son maître, cette dernière, qui a pourtant été l'une de ses premières victimes, se révèle pire que lui. En effet contrairement au tueur du puzzle, elle ne laisse aucune chance à ses victimes de s'en sortir, faussant ainsi les règles du jeu.

A travers plusieurs flash backs, nous voyons comment elle et John ont confectionné les pièges précédents. Ces scènes qui font référence aux films antérieurs s'avèrent très plaisantes pour les fans de la franchise. Elles nous permettent de découvrir en quelque sorte l'envers du décor et d'apprendre quelques informations croustillantes. Par exemple normalement, Adam aurait du survivre. Le policier Eric aussi mais il a été assassiné par la jeune femme.

Voilà une belle façon de boucler la boucle. Ecrit d'une main de maître même si il se répète un peu par rapport au volume 2, ce Saw 3 également réalisé par Darren Lyn Bousman fait en quelque sorte office de conclusion. Comme d'habitude, la mise en scène demeure excellente et on a du mal à saisir que ce film n'a eut besoin que d'un budget riquiqui pour arriver à de tels résultats. D'autres artistes devraient s'en inspirer.

Passons aux fameux pièges. Dans ce volet, on voit entre autres un homme attaché par de multiples chaînes plantées dans sa peau, une femme enfermée dans une chambre froide qui finira un glaçon, un homme sur le point de se noyer dans une fosse à merde... Les amateurs de gore en ont aussi évidemment pour leur argent. Tête explosée, corps écartelé, main dissoute par l'acide et même opération en détail sur le cerveau nous attendent. De quoi avoir une grosse dose d'hémoglobine.

Saw 3 confirme à quel point cette franchise est rentable et jouissive. Certes, on connaît désormais assez bien le tueur au puzzle et ses méthodes. Par conséquent, il nous surprend un peu moins que lors des films précédents. Néanmoins sur le plan du scénario et des relations entre les personnages, on a toujours des tours sortis du chapeau. Difficile de dire au revoir à John Kramer avec tout ça.

Note : 7,5/10