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La caverne de Loupzaru

Un blog qui parle de BD, mangas, comics mais aussi romans, films et séries.

Cent millions d'années et un jour

Cent millions d'années et un jour

La consécration pour tout paléontologue est de découvrir une toute nouvelle espèce de dinosaure qui le rendrait célèbre et lui permettrait dans de graver son nom à la postérité. Stan en rêve depuis très longtemps. Et à l'age de 52 ans, après de nombreuses années de travail dans l'ombre, il va peut-être enfin l'atteindre.

En effet, une petite fille lui a raconté l'histoire d'un vieux conciergé décédé prénommé Leucio qui aurait trouvé par hasard un jour une sorte de gigantesque squelette dans une grotte des Alpes. L'individu a toujours pensé qu'il s'agissait d'un dragon et personne ne l'a crut hormis les enfants pour s'amuser. Mais aux yeux de Stan, pas question de rire. C'est peut-être l'occasion inespérée de dénicher une sorte de diplodocus à la constitution complète, du jamais vu jusque ici. Petite précision, l'histoire ne se passe pas de nos jours mais en 1954.

Jouant le tout pour le tout, Stan embarque son ami Umberto mais aussi un jeune homme nommé Peter avec lui dans cette aventure. Mené par un excellent guide nommé Gio, ce trio de scientifiques va pendant tout un été arpenter les sommets des Alpes à la recherche d'un fabuleux trésor potentiel.

Et croyez le, ce n'est pas facile. Les indications de Leucio n'étaient déjà pas très précises et de plus, 80 ans se sont écoulées depuis sa jeunesse, faisant bouger les glaciers. Les recherches vont vite s'avérer bien plus difficiles que personne ne l'avait imaginé et vont se transformer en une lutte entre l'homme et la nature.

Pour Stan, cette épopée est également l'occasion de se replonger dans ses racines. A coups de très nombreux voyages temporels, on découvre peu en peu en détail son passé. Issu de la région, terrorisé par un père surnommé le Commandant qui le battait, il a eu le malheur de perdre sa mère à l'age de 9 ans. Fils unique incompris des autres enfants, il ne possédait aucun ami hormis ses fossiles de trilobites et son chien Pépin.

On peut paraître étonné de voir à quel point son enfance difficile prend de l'importance. Mais il faut bien savoir une chose. Ce roman n'est pas centré sur les dinosaures. On apprend rien sur les sauriens ni sur la paléontologie d'ailleurs. Cette chasse au squelette n'est qu'un prétexte pour évoquer la vie dans les Alpes. On est quasiment dans un roman de terroir.

Dans cette optique, la montagne est un personnage à part entière. Petit à petit, elle submerge les personnages. On se sent oppressé voir étouffé par cette immense couche de blanc et ces pentes vertigineuses qui jouent volontiers avec nous. A chaque fois que l'on croit arriver au bout de nos peines, on finit par se rendre compte que l'on est pas dans la bonne caverne. Il faut donc recommencer les recherches et répéter les efforts sans cesse.

Ce roman est assez immersif. D'ailleurs, le narrateur est interne. Nous assistons à un huis clot si l'on excepte les failles temporels. Peu à peu, l'expédition devient même une course contre la montre car elle s'éternise. Or, les hommes doivent absolument redescendre dans la vallée avant l'automne sous peine de mourir de froid. Pas sur que Stan renonce pour autant à son objectif...

Cent millions d'années et un jour porte assez bien son nom. Il y a une impression de longévité dans ce titre et c'est exactement ça. Ce livre est lent, presque immuable. Il ne s'y passe pas grand chose au final, hormis quelques disputes de temps en temps. C'est un peu ennuyeux parfois. Mais peut-être est-ce aussi un effet voulu par l'auteur pour nous faire ressentir les sensations des personnages qui doivent évidemment trouver le temps long à eux quatre perdus au bout du monde sans la moindre distraction.

La plume de Jean Baptise Andrea est très légère. Ses chapitres comportent environ 5 pages en moyenne, ce qui facilite la lecture. Du début à la fin, on se demande si Stan va trouver ou non son dinosaure, mais aussi à quel prix. Le trait est plutôt poétique, surtout à la fin avec un ultime élément bien trouvé et ironique d'ailleurs.

Ce roman n'est pas mauvais en soi. Néanmoins, il m'a déçu par son résumé trompeur. Il ne parle jamais des dinosaures en eux même et ne compense pas par de l'action. Ne vous attendez pas à voir une chute d'avalanche ou une attaque de loups. Rien ne menace vraiment les personnages hormis le temps, l'ennui et la fatigue, ce qui donne un goût désespérément plat pour les lecteurs fans de grosses bestioles.

Note : 5/10

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