Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La caverne de Loupzaru

Un blog qui parle de BD, mangas, comics mais aussi romans, films et séries.

Venom

Venom

Némésis de Spiderman et personnage emblématique de l'univers du Tisseur, le symbiote méritait depuis longtemps d'avoir un film au cinéma rien que pour lui. C'est enfin chose faite avec la sortie en 2018 de Venom réalisé par Ruben Fleischer. Ce titre est à première vue des plus alléchants mais que vaut-il exactement ?

Journaliste de talent, Eddie Brock (Tom Hardy) enquête sur les agissements du docteur Carlton Drake (Riz Ahmed). Malgré son jeune age, ce médecin est un génie puisqu'il a mit au point des médicaments efficaces contre le cancer. Mais ses résultats n'excusent pas sa façon de faire. En effet, ce scientifique n'hésite pas à tester ses nouveaux produits sur des humains déjà malades sans les mettre au courant, quitte à mettre un terme prématurément à leurs jours.

Ambitieux plus que jamais, Drake rêve de conquérir l'espace afin d'y trouver de nouvelles richesses. Et pour cela, il envisage de se servir de matières organiques extraterrestres tombées sur Terre récemment avec une météorite, les symbiotes. Les expériences commencent.

Malgré sa réputation, Eddie ne peut pas grand chose au départ contre Drake. Pour s'être frotté à lui, il perd en quelques mois son emploi, sa fiancée Anne (Michelle Williams), son appartement et son statut social. C'est ce qu'on appelle une chute éclair. Mais tout va changer pour lui lorsque une certaine Dora Skirth (Jenny Slate) décide de faire appel à ses services.

Assistante de Drake, cette jeune femme en a assez des abus démagogiques de son patron et veut le faire tomber. Pour ce faire, elle introduit notre journaliste dans son laboratoire en secret. Si l'expérience tourne mal, Eddie hérite d'un symbiote. Et il va vite s'apercevoir que ce parasite allien a une grande influence sur lui.

Désormais affamé et doté de pouvoirs terrifiants, Eddie se retrouve possédé par Venom, une créature cauchemardesque. Pourchassé par les hommes de Drake, il va alors tout faire pour leur échapper tout en essayant de comprendre ce qui lui arrive et tenter de récupérer le cœur de sa bien aimée partie entre temps dans les mains du charmant docteur Dan (Reid Scott).

Tout cela est bien beau mais quid de Spiderman ? Inutile de faire durer le suspense plus longtemps, l'homme arraignée n'apparait nulle part dans ce film. D'ailleurs vous l'avez sans doute déjà remarqué, cette œuvre ne suit en rien les comics. Ce n'est en aucun cas l'adaptation d'une bande dessinée mais une toute autre histoire complètement indépendante.

Cela risque de faire grinçer des dents certains. En effet, le passage du symbiote de Spiderman à Eddie est une étape clé de son développement. C'est grâce à cette phase primordiale que Venom se construit, devient un monstre de haine et acquiert une grande partie de ses pouvoirs. Ici, il n'est pas complet. Cela se voit d'ailleurs directement sur son design puisque aucune arraignée blanche ne recouvre son torse.

Notons en plus qu'ici, Venom n'est pas le seul symbiote. Il en existe beaucoup d'autres qui souhaitent conquérir la Terre et dévorer ses habitants. D'abord comme eux au début, Venom va changer d'avis au contact d'Eddie et se ranger du côté des humains, allant jusqu'à se battre contre le chef de ses congénères appelé Riot.

Venom s'avère donc très loin d'être un film de super héros. C'est beaucoup plus un long métrage d'invasion extraterrestre. Ce n'est pas inintéressant en soi mais il est bon de le savoir à l'avance lorsqu'on va le voir sous peine de risquer la grosse déception. Toute connaissance de l'univers Marvel est ici superflue.

Il reste cependant une chose fidèle au comics et bien retranscrite ici, la relation entre Eddie et le symbiote. On a parfois l'impression dans certaines histoires que ce dernier n'est qu'un costume qui apporte des boosts supplémentaires. Or, il est bien plus que ça. Véritable entité vivante, Venom communique avec Eddie, le contrôle mais aussi le respecte. Malgré un début de cohabitation difficile, les deux êtres finissent par s'apprécier de plus en plus. Tant et si bien que l'on ne s'imagine plus les voir séparés longtemps. Leur relation fait un peu penser à celle de Toxin, autre symbiote, avec son hôte Patrick Mulligan dans les bandes dessinées.

Passons à la réalisation. Pour un film d'un budget de 100 M$, celle ci n'est que moyenne. Certes, ce n'est pas non plus une dotation exceptionnelle mais on doit faire mieux avec autant de billets. Venom est très lent et trop centré sur Eddie. On insiste beaucoup sur le personnage en le montrant par exemple généreux avec une mendiante. Ce genre de scène est inutile et fait perdre du temps. Pour preuve, il faut attendre pas loin d'une heure avant que Venom apparaisse vraiment.

Le constat est similaire en ce qui concerne les effets spéciaux. C'est pas mal mais cela ne fait pas grimper aux rideaux, hormis la scène de l'affrontement final. Enfin, les personnages sont assez plats. Dan est tellement gentil avec Eddie que cela devient presque de la naïveté et qu'on attend juste le moment où il se fait bouffer (ce qui n'arrivera pas). Michelle Williams n'est clairement pas le meilleur choix pour interprêter Anne. Même Eddie paraît assez mal écrit.

Non content de s'éloigner des comics, ce Venom n'est également pas assez noir. Ok, il lui arrive de croquer une ou deux têtes mais en définitive, il ne s'en prend jamais à une personne mauvaise et ne fait rien de mal. C'est dommage. Ce personnage possède un potentiel de fou mais on dirait que personne n'est capable de réaliser un film à sa mesure pour lui rendre honneur. Onze ans après Spiderman 3, c'est encore raté. Dommage car le symbiote mérite pourtant les honneurs du 7eme art.

Note : 5,5/10

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article